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Vivre libre dans une société juste : alerte rafle et destructions à Notre-Dame-des-Landes

samedi 7 avril 2018, par Puissance Plume

Une rafle à laquelle participeront plusieurs milliers de militaires et de CRS est programmée pour le lundi 9 avril. Elle vise à expulser et coffrer des habitants de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes et détruire sur-le-champ leurs habitats. Vendredi 6, la Préfecture a été contrainte de dévoiler ses cartes juridiques au tribunal administratif : il y aurait eu des "procédures anonymes". Juif ? Zadiste ? L’Etat se sait plus comment l’appeler cet individu qui n’a pas le droit de vivre là. En tous les cas, il ne les voit plus que comme des "anonymes" qui n’ont pas droit à des débats contradictoires devant un juge. Ce vendredi soir, une assemblée à la Wardine pleine à craquer appellait à se préparer à encaisser l’assaut des militaires.

Vivre libre dans une société juste.

Qu’est-ce qui dérange ? Quel est le problème ? Sur la ZAD, les frictions entre libertaires et réformistes n’ont jamais été niées. Elles sont toujours aussi vives. Mais la zone est justement le terrain frontière où ça se confronte. Dans la nature, c’est au croisement du milieu aquatique et du milieu terrestre que l’on trouve une florissante diversité génératrice de vie. La ZAD, c’est ce lieu où se croisent les destins différents.

L’Etat contemporain n’accepte pas que les populations se décloisonnent de leurs classes sociales et se mettent à réfléchir concrètement à leur avenir qu’ils ont en commun. Après deux guerres totales au XXè siècle, l’Etat libéral a glissé vers l’Etat totalitaire (lire Bernard Charbonneau "L’Etat" écrit en 1947). Nous sommes face à ce désir de puissance absolue, de contrôle absolu, de gestion absolue, d’absolu, de total. En 1940, l’Etat allait jusqu’à dicter combien de grammes de pain chacun avait droit de manger. Aujourd’hui, avec le porte-monnaie électronique et l’abondance, plus besoin de la nécessité de la guerre pour atteindre cet objectif de contrôle absolu sur la vie des gens.

Vivre libre concrètement, c’est parcourir le monde à sa guise, c’est modifier le monde à sa sauce, c’est se confronter à la douleur et observer qu’elle passe sans chercher à l’éradiquer forcément de manière systématique et totale.

Si nous voulons vivre libre dans une société juste, nous devons lutter chaque jour contre nous-même, contre le renoncement confortable du quotidien. Car l’Etat totalitaire est en nous dans chacun de nos petits renoncements à se remettre en cause. L’invitation de Nietzsche pour que l’humain se dépasse tient toujours.

Défendre la ZAD, défendre cet espace contre l’uniformisation totale, c’est le prolongement de vouloir vivre libre dans une société juste.

Non pas qu’il faille absolument aller dans le bocage sous les gaz lacrymogènes faute de quoi on deviendrait un mauvais sujet. Mais chacun a le devoir de tordre le cou à cette idée que ce serait "normal d’expulser". Non ce n’est pas normal : c’est la honte de notre "démocratie" que d’organiser des rafles contre des gens.

Je rappelle que les juifs n’avaient rien fait : ils étaient simplement soupçonnés. De quoi sont soupçonnés les habitants de la ZAD ? Les dirigeants français ont "laissé faire" le génocide d’Espagne à partir de 1936. Nous ne pouvons pas dire "c’est normal". Ce serait renoncer à notre propre liberté, ce serait abandonner la justice aux mains des trusts internationaux, lesquels l’ont déjà trop bien fagocitée.

Toute l’info à décortiquer : http://zad.nadir.org

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