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Rapport du Sénat : La grippe A (H1N1)v : Retours sur « la première pandémie du XXIe siècle »

jeudi 5 août 2010, par Puissance Plume

Le rapport du Sénat sur la pandémie [1] de la grippe H1N1 a été rendu public le 29 juillet 2010. L’intégralité du rapport se trouve sur le site du Sénat ici.

C’est l’occasion de réaffirmer qu’il y a un livre essentiel à lire, qui dépasse largement le cadre de la seule grippe aviaire : "Alertes grippales - comprendre et agir" du docteur Marc Girard [2].

Le rapport du Sénat met un peu en évidence ce que nous sommes déjà nombreux à savoir : les "experts" sur lesquels s’appuient les politiciens, les fonctionnaires des Ministères et plus en amont à la source, les employés de l’OMS [3] sont souvent payés par les industriels du médicament. Ce mécanisme est très bien expliqué et bien documenté par le livre de Marc Girard.

On notera le titre choisi du rapport, qui oriente la lecture des événements :

  • c’était la "première pandémie du XXIè siècle" : vous êtes priés de pardonner la faute à ceux qui ont fauté [4], ils étaient dans une situation nouvelle, les pauvres ! Les sénateurs s’estiment donc juges de leurs amis en les dédouanant d’emblée dans le titre de tout ce qu’il pourrait y avoir d’accablant pour eux dans le rapport. Ils nous prennent pour des enfants de chœur ne comprenant rien à rien.
  • le rapport se déclare être un outil pour la politique publique pour les prochaines pandémie ! Exit donc les responsabilités des graves fautes commises à l’hiver 2009-2010 : il n’est donc pas intéressant pour ces sénateurs d’identifier les responsabilités des 340 millions d’euros dépensés et des maladies engendrées par cette campagne de vaccination inutile. Ce qui intéresse les sénateurs, c’est qu’on n’en parle plus, qu’on sache mieux gérer la prochaine pandémie, qu’il y ait moins de collusion visible avec les industriels du médicaments !

Du rapport de l’Assemblée Nationale au rapport du Sénat

C’est marrant, entre le rapport de l’assemblée nationale sur le même thème, rendu public le 6 juillet 2010 [5], et le rapport du Sénat paru le 29 juillet, il y a eu le 20 juillet le commentaire du docteur Girard [6]. En lisant en diagonale, des fois, j’ai eu l’impression que les mots que critiquaient M. Girard avaient été remplacés. Par exemple à la place de "conforter l’expertise" dans le rapport de l’Assemblée, on trouve "valoriser l’expertise" dans le rapport du Sénat.

Conclusions partielles

Il y aurait tant de choses à dire sur ce sujet. Nous voudrions extraire de ces histoires de santé des choses plus générales. Relisons donc Ivan Illitch :

Le problème ne réside pas seulement dans la marchandisation du monde, mais les institutions, qui étaient censées être le produit des citoyens, avec ou sans médiation représentative - c’est là la définition minimale de la démocratie - sont devenues des fins en soi, qui ne poursuivent que leur propre expansion destructrice.

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