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Mme Bellon, présidente d’ERDF, a pratiqué la médiocrité volontaire

dimanche 1er août 2010, par Puissance Plume

L’article de Batiactu nous informe que Mme Bellon a participé à un colloque et qu’elle s’est payé la filière photovoltaïque. La présidente d’ERDF évoque des risques « de coupures de courant » liés à la « prolifération photovoltaïque ». On croît rêver. Voici un florilège des réactions.

Il y a eu de nombreuses réactions déjà, je ne vais pas en mettre une tartine.

  • Le GPPEP [1] propose plutôt de "sauver ERDF grâce au photovoltaïque" [2].
  • Pour Hélène Gassin, Denis Baupin et Didier Lenoir dans Le Monde [3], cette sortie porte la marque d’un "anti-renouvelable primaire".
  • Le SER [4] réfute l’affirmation de la présidente en s’appuyant sur une étude européenne [5] qui conclut que

    les réseaux européens actuels peuvent accueillir aisément un grand nombre de sources de production d’électricité décentralisée. Le parc photovoltaïque allemand, qui représente plus de 10 000 MW, fait la preuve de la pertinence des résultats de cette étude.

  • Chez RTE, on est "pas contre un réseau 100% renouvelable", il n’est "pas utopique de l’imaginer" [6]. D’ailleurs, RTE s’est déjà doté d’un outil de prévision de l’énergie éolienne et photovoltaïque [7].
  • Sur son blog Héloïm Sinclair s’interroge sur le fait qu’André Antolini - président du SER - était présent au colloque quand Mme Bellon lancé son buzz mais qu’il n’a pas réagi en séance [8]. Bon, on en pense ce que l’on veut.
  • Pour Arnaud Mine, président du SER-SOLER : « Le job d’ErDF n’est-il pas d’adapter le réseau aux nouvelles contraintes ? » [9].

Ce à quoi j’ajoute

Le 12 février 2009, lors d’une tempête sur l’Aquitaine, les quatre réacteurs nucléaires de la centrale du Blayais en Gironde se sont arrêtés automatiquement à cause de débris végétaux dans les prélèvements d’eau dans la Garonne [10].

En moins d’une milliseconde, 4x900 MW en moins sur le réseau ! Le nucléaire est intermittent [11]. Mais les ingénieurs parviennent à faire face à cette intermittence. Et alors ils ne seraient pas capables de faire face à un réseau alimenté par des cellules solaires, sachant que les logiciels de prévisions de production existent déjà ?

C’est ce que j’appelle : la médiocrité volontaire : Mme Bellon ne peut pas être à ce poste et ne pas savoir ces choses : c’est du niveau d’un collégien. Reste à savoir pourquoi cette étrange médiocrité, qui ne peut pas être involontaire. Nous ne nous intéressons pas à la réponse à cette question : nous constatons simplement.

Conclusions

La médiocrité volontaire est à l’œuvre dans les plus hautes sphères !

Notes

[1] GPPEP : Groupe des Particuliers Producteurs d’Electricité Photovoltaïque, association loi 1901

[4] SER : Syndicat des Energies Renouvelables, c’est le syndicat des gros industriels, à pas moins de 2000 euros l’adhésion annuelle

[11] et dangereux

3 Messages

  • Mme Bellon, présidente d’ERDF, a pratiqué la médiocrité volontaire Le 7 août 2010 à 16:22, par Hubert

    Les paroles de la présidente d’ERDF pour son moment de franchise de vue au colloque UFE du 22 juin 2010 mérite que l’on en garde la mémoire.
    Il faut immortaliser l’extraordinaire prestation de Mme Michelle BELLON récemment promue à la présidence d’ERDF par Henri PROGLIO pour qu’elle donne à ERDF une "bonne" vision de l’avenir du réseau de distribution.
    Cette prestation est tellement emblématique du niveau de corruption technique en France du "machin" qui gère l’énergie qu’il faut lui donner toute la publicité possible. Cette parole est d’or car c’est une parole de l’intérieur du machin. Elle permet de comprendre où l’on veut nous mener mieux que des dizaines de déclarations d’intention. Il faut donner tout son poids aux mots prononcés par l’ingénieur président d’ERDF, issu de l’excellente école Centrale, formée ensuite dans le sérail EDF et qui ne parle donc pas à la légère.
    Il me paraît bonne hygiène que d’agiter cette parole écouvillon pour désabler les portugaises des français.

    La"roquette" tirée par le snipper BELLON n’est qu’un petit lever de voile sur la vision que le "machin" en charge de la gestion de l’énergie en France à de la situation. Le "machin" ne veut surtout pas qu’on y change une virgule. Cette situation, elle est voulue et il ne faut pas qu’elle change, intérêts obligent. QU’ON SE LE DISE !

    Depuis longtemps la France fait cavalier seul sur un chemin énergétique nucléaire unique et technologiquement très élaboré. Toutefois nous arrivons dans une zone de tempête, de nombreuses évidences obligent à ajuster l’heure de la pendule nucléaire. Il ne faut pas se laisser endormir avec ce qui est présenté comme la berceuse du renouveau
    nucléaire, mais se réveiller sur l’hallali nucléaire. En conséquence de quoi, il faut déjà se préoccuper d’adapter le réseau dans le sens de la délocalisation de la production de l’énergie. Un réseau jusqu’ici à sens unique de distribution va devenir un réseau d’échange plus complexe et relié aux énergies alternatives intermittentes, à la météo, à la maitrise de la demande d’énergie. Les EJP, heures creuses, jour/nuit et autres raffinements seront à ranger au rayon antiquités laissant la place à un réseau intelligent (smart grid) Heureusement des techniciens sérieux qui ne regardent pas que leur nombril comme Mme BELLON, savent ce qui se fait ailleurs et travaillent à prévoir ce que doit devenir le réseau de demain.
    Ce refus d’évoluer est normal pour le dinosaure nucléaire car il n’est pas adapté au nouvel environnement énergétique.......mais les français ne seront peut être pas ravis que la France devienne le Jurassic Park du nucléaire avec un environnement réseau électrique genre forêt primaire assurant la survie de l’espèce !
    (même si le petit dernier, encore non éclos, baptisé EPR, dispose d’un gêne mutant encore mal cerné, le RIP, qui améliorer sa survie dans le nouvel environnement !)

    Cordialement
    Hubert

    PS : le nouveau tarif d’entrée au Jurassic Park change ce 15 août 2010, en respect des désidératas de l’ancien directeur du park renvoyé pour manque d’ambition.

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