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Lettre au Président - attaque imminente sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

vendredi 1er mars 2013, par Puissance Plume

Montclar-Lauragais, le 1 mars 2013

Monsieur le Président de la République, François Hollande
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint Honoré
75008 Paris

OBJET : Votre laxisme à propos des porteurs de projet de l’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes

Monsieur le Président,

Le « Canard Enchaîné » du 21 novembre 2012 rapportait les propos de votre subalterne Jean-Marc Ayrault à propos du projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes :

« Le Président comme moi, on ne reculera pas, car, si on recule sur l’aéroport, on reculera sur tout ».

« Reculer sur tout », cela signifie bien sûr : reculer sur la croissance. J’ai déjà fait cette suggestion à votre subalterne : au lieu de reculer, prenez donc une autre direction, plus humaine.

Votre laxisme envers la multinationale Vinci et les élus, porteurs de projets avec l’argent public, en devient quelque peu écoeurant. Vous seriez alors de ces petits délinquants qui entonnent le célèbre « c’pas grand chose » à chaque larcin ? Ils volent une pomme à l’étalage et comme les cinq enfants entendent « c’pas grand chose », eux aussi le font, résultat : six pommes volées, c’est comme les déchets nucléaires, ça commence à se voir.

« ON » nous dit que la forêt de Rohanne serait compensable écologiquement. Mais si « ON » tuait vos enfants en vous proposant des compensations, qu’est-ce que vous en penseriez raisonnablement ?

Je n’aime pas la délation, mais je voudrais porter à votre connaissance que Bernard Tapie a pris plus de trois cents millions d’euros dans les coffres de la République sur décision de l’exécutif par-dessus toutes les décisions de justice. Peut-être est-ce aussi du « c’pas grand chose » pour vous cette non-séparation des pouvoirs ?

Le laxisme ambiant que vous portez aux nues avec ce projet d’aéroport est assez malsain. Vous laissez faire quand le Préfet qui a porté le projet de Vinci est passé cadre dans la multinationale après ses « bons et loyaux » services à la Préfectorale. Il est maintenant bien placé pour conseiller la machine à noyer des hectares de bocage sous un déluge de bitume-béton-acier-verre-électricité.

Vous laissez faire quand le Préfet de Loire-Atlantique commande à la Justice de lui donner les autorisations nécessaires pour détruire les habitations, expulser les locataires, les violenter, leur voler leurs effets personnels. C’est donc cela un « processus démocratique » ?

C’est dans cette ambiance que vous élevez vos propres enfants Monsieur le Président de la République française ?

Vous pouvez continuer à essayer de nous faire croire qu’il s’agit d’une petite bande d’allumés qui protestent – en réalité, c’est tout un peuple qui soutient ces jeunes et moins jeunes occupants de la zone à défendre à Notre-Dame-Des-Landes. Ils souhaitent redresser la barre, en finir avec la démarche laxiste que vous sembler tant aimer.

J’en reviens juste de cette zone. J’en suis parti hier avec presque les larmes aux yeux de quitter ces gens formidables. Si cela vous intéresse, je peux vous en parler. Vous avez encore une chance d’échapper à l’histoire de devenir le laxiste qui a continué à enrichir les riches actionnaires de Vinci contre l’intérêt général.

Vous n’avez visiblement aucun souci à envoyer vos soldats mutiler les résistants à coups de grenades assourdissantes. Vous croyez avoir le « droit » avec vous ? Le juge a rétorqué à Maurice Papon qu’il avait le devoir de désobéir aux lois discrinant les juifs. Et Papon a été condamné. C’était il n’y a pas si longtemps.

Bien sûr, vous pouvez vous appuyer encore et toujours sur cette classe moyenne embourgeoisée, qui appelle de ses voeux un dictateur, c’est-à-dire un « protecteur nationaliste » qui gouverne à sa place, qui la dispense de penser par elle-même.

Vous pouvez installer la Terreur, ce régime où les citoyens, soustraits à la protection de la loi, n’attendent plus la vie ou la mort que du bon plaisir de la Police d’état. Vous pouvez trouver un prétexte pour installer un régime « à la Vichy ». Le problème, c’est que même les nationalistes sont particulièrement écoeurés par les agissements des élus et des hommes de Vinci.

Je renouvelle donc ma suggestion : essayez donc pour une fois de trouver une solution humaine. Essayez d’avancer dans une autre direction plutôt que de « reculer sur tout ». En ces heures d’attaque imminente par vos soldats, j’espère que vous saurez apprécier ces suggestions.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en mes sentiments les plus sincères.

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