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Incendies en Russie et Cesium 137 : l’IRSN nous enfume, les autres se taisent

samedi 7 août 2010, par Puissance Plume

Dernier ajouts :
23 jan 2011 : Les deux références [8] et [9] en fin d’article qui étaient des liens vers des pages web du CEA contenant des anthologies de désinformation ne sont plus valides.
12 nov 2010 : interview d’André Paris


sommaire


Résumé de la situation

Les photos satellite au-dessus des incendies en Russie sont révélatrices [1]. Les feux sont d’origine naturelle, dûs à la conjonction d’une sécheresse et d’une canicule exceptionnelles.

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Région de Moscou - NASA

On dénombre 800 foyers [2] dans une vaste zone de 3000 km. Les fumées s’élèvent à 12km, hauteur qu’habituellement seules les éruptions volcaniques atteignent [3].

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Localisation inconnue - ESA

Le Ministère russe :

"Les incendies naturels ont des conséquences médico-sanitaires dans neuf entités de la Fédération de Russie dont la République de Mordovie, le territoire du Kamtchatka, les régions de Belgorod (près de la frontière ukrainienne), de Lipetsk (Russie méridionale), de Moscou, de Nijni-Novgorod, de Riazan et de Tambov (Russie centrale) où 323 personnes ont été soignées dont 62 ont été hospitalisées".

7 août 2010 : la surface des incendies de forêt en Russie a augmenté de 14.000 hectares en 24 heures pour atteindre 193.516 ha contre 179.595 ha vendredi, a annoncé le ministère russe des Situations d’urgence.

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Photo Landsat 5 - localisation inconnue

La réaction de l’IRSN en France

L’IRSN [4] a publié un communiqué le 5 août 2010 [5] dont nous extrayons l’essentiel de l’information :

  • l’IRSN nous informe qu’en octobre 2002, des feux similaires en Russie avaient soulevé des nuages radioactifs et que l’Institut avait mesuré l’élévation de la radioactivité dans l’air en Cesium 137, mais que ceci n’était pas grave.
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Graphique de l’IRSN - pollution de l’air en Césium 137
  • l’IRSN nous informe qu’elle n’a pas encore de chiffre de mesure actuellement à nous fournir.

Comme l’a souligné l’Observatoire du Nucléaire [6], cette communication n’est pas sans rappeler celle du tristement célèbre « Professeur » Pellerin lors du nuage radioactif venu de l’accident majeur nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Dillution prévue à l’avance

Pour l’IRSN,

D’éventuelles traces de pollution radioactive imputable aux incendies en cours en Russie ne pourront être décelées que si la France est exposé au panache de fumées.

Donc, si le nuage passe en France, l’IRSN sait à l’avance que l’on n’aura que des traces de pollution radioactive : la messe est dite, le devin a parlé, on connaît la méthode : la dillution consiste à faire une moyenne des pollution sur tout le territoire pour arriver à une faible valeur globale dosimétrique, afin de ne lancer aucune alerte ni de prendre aucune mesure de précaution nulle part sur le territoire. Le graphique de pollution de l’air par le 137Cs présenté par l’IRSN est typique : aucune valeur maximale n’est donnée, comme pour le nuage de Tchernobyl, on veut nous faire croire que

  • l’exposition aux pollution est la même pour tout le monde sur tout le territoire, et
  • qu’elle est faible.

Mensonge sur l’influence des vents

L’IRSN poursuit :

Or, depuis ces derniers jours, le territoire est plutôt sous des vents orientés nord-ouest.

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Vent moyen le 3 août 2010 à 10h

Ces considérations sont non fiables car à partir du moment où les panaches de fumées atteignent la stratosphère, 12 km de hauteur, les indications météorologiques de vent moyen ne permettent pas de conclure sur le parcours des aérosols radioactifs car les mouvements de masse d’air dans la stratosphère sont différents de ceux observés au sol et à proximité du sol.


Promesses

Et l’IRSN de conclure :

L’IRSN présentera ces résultats de mesures dès qu’ils seront disponibles.

Une des caractéristiques essentielles des organismes étatiques de radioprotection est la promesse : il est évident que des données sont déjà disponibles sur le réseau de surveillance de l’organisme. Si effectivement, aucun nuage pollué au radio-éléments n’est passé en France, les mesures indiqueront un niveau ambiant. Pourquoi l’IRSN ne nous donne pas ce niveau ambiant maintenant ?


Autres réactions

L’association Robin des Bois a publié son communiqué le même jour que l’IRSN : le 5 août 2010 [7]. Dedans, l’association demandait aux autorités de communiquer sur les risques de pollution radioactive sur la France. L’IRSN a été tellement prompt à répondre qu’il a répondu avant.

A suivre selon Robin des Bois :

  • le site secret d’Arzamas 16, à 60 km de la ville de Sarov, qui abrite depuis 1946 un centre russe d’expérimentations et d’activités nucléaires
  • les incendies de l’ouest de la Russie qui propulsent les retombées de l’accident de Tchernobyl dans l’atmosphère

Interview D’andré Paris

http://www.rtbf.be/info/monde/nnn-244763

André Paris est interviewé à la radio belge RTBF. Il revient sur la contamination de la zone de Novozybkov.


Dangers du Cesium 137

Le 137Cs participe de la pollution globale du XXIè siècle effectuée par les groupes industriels nucléaires militaires comme le CEA en France et les groupes nucléaires dit "civils" comme le CEA en France. C’est un élément artificiel exclusivement fabriqué et disséminé par ces groupes.

Le système français de mis en place de l’aurotisation de cette pollution repose sur le "pas vu pas pris" : si l’on ne met pas en place de systèmes de mesure de contamination humaine par le 137Cs, on ne découvre pas de relation causale entre les maladies - notamment le cancer - et la présence de ce radio-élément dans le corps. De plus, ce système permet de conclure comme le fait le CEA [8] que

"A ce jour aucun cancer induit par le césium 137 n’a pu être mis en évidence chez l’homme, à la différence de cancers induits expérimentalement chez l’animal."

et aussi dans le même article :

A ce jour, il n’y a pas de données expérimentales sur le risque d’effet héréditaire et il n’a pas été mis en évidence de tels effets chez l’homme après exposition au 137Cs.

CQFD.

Ces deux phrase constituent la négation totale des travaux du Docteur Yuri Bandazhesvi, ancien recteur de l’Institut de Médecine de Gomel.

Conséquences de l’inhalation et ingestion du 137Cs

Si une particule est soluble, son inhalation revient à une intraveineuse : elle passe dans le sang et ensuite va se fixer dans un organe. Par contre, si la particule est insoluble elle reste dans le tissu pulmonaire.

Contrairement à ce qu’affirme le CEA [9], le Cesium 137 est toxique chimiquement parlant, en plus d’être radiotoxique. Les données récoltées par le Dr. Yuri Bandazhevski sur la répartition du Césium dans le corps humain n’est pas du tout la même que celle présentée par le CEA.

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Teneur en 137-Cs dans les viscères d’adultes et d’enfants d’après les données des mesures radiamétriques des autopsies des habitants de la région de Gomel en 1997 et 1998 (Yu. I. Bandazhevsky, 1999, 2003)

Légende :

  1. Myocarde
  2. Cerveau
  3. Foie
  4. Thyroïde
  5. Reins
  6. Rate
  7. Muscles squelettiques
  8. Petit instestin

Egalement, le CEA se garde bien d’évoquer les résultats obtenus par l’Institut Médical de Gomel lorsque le Professeur Bandazhevski le dirigeait : les anomalies cardiaques chez les enfants seraient linéairement liées à la quantité de 137Cs contenue dans leur corps [10].

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Nombre d’enfants sans modifications de l’électrocardiographie comme une function de la concentration en 137Cs dans l’organisme (Y. Bandazhevski)

Conlusions

Nous ferons un article spécifiquement sur le 137Cs. Contentons-nous pour l’instant de constater la communication médiocre de l’IRSN qui nous ballade avec ses valeurs moyennes et ses messages se voulant rassurant au lieu de donner accès aux mesures brutes.

Nous ferions bien aussi de nous interroger sur les autres radio-éléments qui pourraient être véhiculés par ces fumées de feux de forêt et de tourbières. La communication de l’IRSN est éloquente : on trouve du Plutonium 239 dans l’air ! Même à des niveaux de l’ordre de 10-9 Bq/m3, cette présence de 239Pu est significative de la pollution de la planète par les groupes industriels nucléaires.

Et comme le souligne l’Observatoire du Nucléaire, il est très improbable que les autorités russes aient enlevé la totalité des déchêts radioactifs du site d’Arzamas 16. Imaginons que le CEA soit obligé d’évacuer en quelques jours toutes les matières radioactives du centre de Cadarache...

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