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Un avion avec 180 kg d’uranium au dessus de nos têtes

jeudi 5 avril 2012, par Puissance Plume

On apprend par voie de presse qu’un transport "classifié", c’est-à-dire secret, de 180 kg d’uranium enrichi à 93% a eu lieu par voie aérienne pour se terminer à Grenoble. La radioactivité de cette masse métallique est comparable à celle des 4,8 kg de Plutonium 238 expédiés dans l’espace par la NASA en décembre 2011. On a franchi un pallier dans la prise de risques : à croire qu’ils veulent vraiment une catastrophe nucléaire majeure.

sommaire


5 avril 2012 ; commentaires

L’activité spécifique de l’uranium naturel est de 25 000 Bq/g ;
celle de l’uranium enrichi à 5 %, 100 000 Bq/g ;
celle de l’uranium enrichi à 100 %, 1 800 000 Bq/g [1].

Avec 180kg d’U enrichi à 93% dans les soutes d’un avion, on a environ 280 10^9 Bq (calcul grossier parce que je n’ai pas l’activité spécifique exacte de l’enrichi à 93%).

Le tir de la NASA "Curiosity" avec 4,8 kg de Pu 238, dont l’actictivité
spécifique est de 640 10^9 Bq/g [2], contenait 3072 10^9 Bq [3].

Je constate que ce vol organisé par Areva avec un industriel américain possède un niveau de risque accepté du même ordre de grandeur que celui du tir de la NASA de décembre dernier.

On a encore franchi un pallier dans l’accumulation des risques. J’ai
l’impression qu’il faut s’attendre à ce que la prochaine catastrophe nucléaire vienne du ciel... A croire qu’ils la veulent vraiment.

A noter également, le rôle d’attaché de presse joué par Greenpeace : s’il faut annoncer un transport dangereux, l’establishment nucléopathe passe d’abord par eux.

- De quel droit aucun citoyen n’est averti puisque chacun risque très très gros, à tous les niveaux, des individus aux régions, aux Etats ?

- Où a atterri ce transport ? Quel était son plan de vol ? Tout cela, on s’en moque un peu maintenant, mais pas tant que cela ! Parce qu’ils sont ainsi encouragés à recommencer leurs saloperies !

Le degré de dictature ne cesse grimper. Il n’y a pas de quoi se réjouir, ni rester insensible à ce transport, son organisation, son secret, son contenu.


3 avril 2012 ; Le progrès ; 180 kg d’uranium très radioactif arrivés à Grenoble

Source : Le Progrès


Une cargaison d’uranium américain très radioactif annoncée lundi comme
imminente par Greenpeace est déjà arrivée à l’Institut Laue-Langevin de
Grenoble mais pas par bateau a indiqué un chercheur du centre destinataire des 180 kg de matière.

« Le transport n’a pas été effectué par bateau. Les dates et les moyens de
transports (évoqués par Greenpeace) sont erronés », a juste indiqué Hervé Guyon, responsable de la division réacteur de cet institut de recherche financé par des fonds publics européens, laissant entendre que l’uranium était arrivé par avion.

Les 180 kg d’uranium enrichis à 93%, évoqué dans la licence d’exportation délivrée à compter du 16 mars par les autorités américaines et dont Greenpeace a envoyé une copie à plusieurs médias, était déjà arrivée lundi, a ajouté Hervé Guyon.

Greenpeace avait affirmé lundi qu’un cargo spécialisé était prêt à larguer les amarres à Charleston en Caroline du Sud, en vue de ce transport. Le bateau était toujours à quai mardi, a indiqué Yannick Rousselet, porte-parole de Greenpeace.

L’organisation internationale avait dénoncé les risques de prolifération avec un tel transport, affirmant qu’il y avait « de quoi faire plusieurs bombes nucléaires ». « Il suffit que l’uranium soit enrichi à 75% pour faire une bombe », avait-il dit.

Interrogé un porte-parole du groupe public Areva, chargé d’au moins une partie du transport selon la licence, avait juste déclaré : « il y a des transports classifiés sur lesquels on ne peut pas délivrer d’information de ce type ».

Cet uranium doit alimenter le réacteur de l’Institut à des fins de recherche fondamentale. « Il s’agit de produire des neutrons utilisés comme un microscope pour étudier des matériaux » notamment, a expliqué Hervé Guyon.

Ce réacteur, qui ne produit pas d’électricité, a une puissance thermique de 58 MW contre environ 2.000 MW environ pour un réacteur de centrale électrique. Il tourne quatre fois 50 jours par an et consomme 40 à 50 kg de cet uranium très enrichi par an.

L’Institut recherche un moyen de le faire fonctionner avec de l’uranium moins enrichi. Selon Hervé Guyon, la dernière livraison date de 2004. Elle venait de Russie. Selon Greenpeace, la France n’est plus en mesure de fabriquer elle-même de l’uranium à ce point enrichi.


Extrait de "L’insécurité Nucléaire", de Stéphane Lhomme


Des transports nucléaires par avion !

Pour finir, nous évoquerons brièvement des transports qui se font par
avion même si, théoriquement, ils ne concernent que de petites quantités
de matières radioactives principalement destinées à la médecine. Ces
transports aériens sont hélas souvent réalisés en dépit des règles de
sûreté[1] ce qui aboutit régulièrement à des incidents dans les
aéroports[2].

Toutefois, nous avons eu la surprise de constater que des transports de
matières bien plus dangereuses avaient lieu par avion : "/En 1999,
l’Autorité de sûreté a notamment examiné (…) l’arrivée d’uranium très
enrichi en provenance de Russie à l’aéroport de Lyon-Satolas/"[3]

Autant le dire, les bras nous en sont tombés en découvrant
cette information qui n’est pourtant pas tout à fait récente mais qui
n’est pas ou peu connue.

Chacun peut imaginer les conséquences en cas de crash, d’autant qu’il
s’agit d’uranium "très enrichi". L’éventualité d’une véritable explosion
nucléaire n’est pas exclue et d’ailleurs, l’Autorité de sûreté a classé
cette affaire dans un dossier consacré au risque de criticité.

[Note] : les liens ci-dessous ne sont plus accessibles parce que l’ASN change régulièrement son site.

[1] Voir par exemple
www.asn.gouv.fr/actualite/lds/maj/2005-35/INS_2005_AIRFRA_0002.pdf

[2] Voir deux exemples datant de 2003 ’mais nous savons
qu’il y en a eu d’autres depuis) :

www.asn.gouv.fr/data/evenement/2003_50_roy.asp ;
www.asn.gouv.fr/data/evenement/2003_47_roy.asp

[3] www.asn.gouv.fr/publications/dossiers/c133/05.asp

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