Dehors la volaille

Lundi 12 décembre 2022, Tulle

Revue de presse (l’article de La Montagne est fidèle, celui de France bleu incomplet).

COMMUNIQUÉ

Tulle, lundi 12 décembre 2022

Nous manifestons avec le syndicat agricole « la Confédération Paysanne » pour dénoncer avec eux l’exagération manifeste des mesures officielles de biosécurité face à la grippe aviaire. Nous sommes des particuliers. Parmi nous, ceux qui ont des volatiles, des poules par exemple, n’acceptent pas l’obligation d’enfermement, de confinement, de claustration édictées par la Préfecture.

Le problème de la grippe aviaire démarre dans les élevages industriels, là où le virus mute très rapidement, trop vite surement pour le système immunitaire des animaux entassés les uns sur les autres. C’est donc là qu’il y a besoin de se saisir du problème. Un petit élevage de volailles en plein air non seulement n’a rien à craindre de ce virus, mais sera suffisamment fort pour porter des anticorps bénéfiques à tous les congénères domestiques alentours.

D’après Jean-Luc Guérin, professeur à l’école vétérinaire de Toulouse, l’expérience du confinement total ne fonctionne pas. Aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, tous les élevages sont des gros bâtiments industriels à ventilation contrôlée accompagnés de mesures drastiques de biosécurité. Et pourtant, le H5Nx s’y développe quand même.

Une loi mathématique a été validée à l’hiver 2021-2022, permettant de relier la densité des élevages avec le R0, facteur de contamination de proche en proche. On sait donc maintenant que baisser de la densité (le nombre d’animaux au mètre carré) fonctionne pour maîtriser les épizooties de grippe aviaire. Ce devrait être la première mesure prise. N’oublions pas que les actifs agricoles sont passés de 6 millions en 1950, à 400 mille en 2020. À l’inverse de cette tendance, diminuer la densité devrait créer des nouvelles trajectoires de vie professionnelle.

De plus, on peut craindre beaucoup de l’idéologie de vaccination de masse contre la grippe aviaire. En effet, injecter un produit à 30 mille individus dans un cheptel est un process industriel qui ne conviendra jamais à des petits éleveurs. Ensuite, d’après un vétérinaire à la retraite, dans un bâtiment à 30 mille animaux, le virus peut muter toutes les 5-6 minutes. Que dire de l’efficacité d’un vaccin dans ces conditions ? Enfin, par rapport à la réduction de la densité, la vaccination de masse est dispensdieuse : qui a envie de jeter l’argent par les fenêtres ? Certainement pas les éleveurs qui sont déjà étranglés financièrement par les mesures de « biosécurité ».

Aussi, défendre le plein air, à taille humaine est logique. Les agriculteurs qui réclament dans leur communiqué et ici au quartier général de l’administration une révision complète des fondements de la politique de « biosécurité » sont dans leur droit de vouloir un bon avenir, simplement. Il ne s’agit pas de pointer du doigt les éleveurs qui se sont lancés dans la course à la productivité ; ils sont maintenant dépendants de mesures techno-sanitaires particulièrement coûteuses. Il s’agit de constater ensemble que ces mesures ne s’appliquent pas aux petits élevages de plein air.

Pour le consommateur, l’étiquetage « plein air » sur les emballages des produits de l’élevage de volaille est trompeur à cause des mesures de confinement obligatoire. Mentir au consommateur n’est jamais bon. Nous ne nous y habituons pas.

Les autorités sont parties bien loin dans une folie hygiéniste, consistant à croire à des idéologies excessivement sécuritaires, au détriment du bon sens et du bien commun. « Le mieux est l’ennemi du bien« , ce proverbe est vieux comme le monde.

Aujourd’hui mobilisés, nous appelons la population à se saisir du problème, à travailler avec nous pour que les éleveurs soient intégrés à la communauté rurale mais aussi à l’environnement urbain, avec des tailles à la mesure de nos populations en local, et pour que l’élevage des animaux se fasse dans la dignité, pour eux et pour nous.

Lundi 5 décembre 2022
18h au Silo, place de l’église Argentat
Le point sur la situation critique des petits éleveurs
Avec Nacer Benfriha, éleveurs poulet chair plein air à Altillac

En préparation à ceci :
Lundi 12 décembre 2022
Les Confédérations paysannes de Corrèze, Creuse, Dordogne, Lot et Haute-Vienne appellent à un grand rassemblement le 12 décembre à 11h devant l’intermarché de Tulle pour défendre l’élevage plein air.

Nos objectifs dans cette manifestation à Tulle :
1) Tirer la sonnette d’alarme devant une administration toujours plus sécuritaire et qui n’hésite plus à mentir aux citoyens et citoyennes sous prétexte de sécurité sanitaire et alimentaire.

2) Demander à nos administrations de changer radicalement de politique face aux épizooties : plutôt que de pointer du doigt l’élevage plein air et de fermer les yeux sur les pratiques industrielles, nous exigeons de l’État qu’il mette un terme à la prise en compte démesurée des intérêts économiques des filières dans l’élaboration des politiques sanitaires agricoles et alimentaires, au bénéfice d’un double objectif : l’efficacité sanitaire et la réponse aux attentes des citoyennes et citoyens.

Le déroulé de la manifestation sera le suivant :

Le matin à 11h rendez vous àINTERMARCHE 2 Quai Victor Continsouza, pour une opération de stickage des produits « faux plein air ».

Ensuite départ pour se rendre devant la cité administrative de Tulle (D23 en direction de la D940 sur le quai de la république, Rue Jean Jaurès, en direction de la cité administrative ( on arriverai directement devant l’esplanade vers 12h30)

Pique-nique devant l’esplanade, emplumage de l’entrée de la cité administrative, paysan.ne.s dans des cages sur des remorques de tracteurs pour les photos et le visuel de la manif.

L’après midi à partir de 13h30 départ de la manif vers la Préfecture

Rue Jean Jaures ou D940 Place Martial Brigouleix direction Pont de la Barrière / D940 Quai Gabriel Péri / D940 Quai Alfred de Chammard / Pont Choisinet / Place Gambetta / Place Emile Zola / Avenue Charles de Gaulle / Rue du Trech / Rue Souham

Arrivée à la Préfecture : interpellation et demande de rendez vous avec le Préfet.

C’est pour défendre l’élevage Paysan Plein air que nous appelons à une mobilisation massive de tous et toutes le lundi 12 décembre 2022 à partir de 11h sur le parking d’Intermarché à Tulle (19 – Corrèze).

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A propos pplum-admin

Thèse de doctorat - Informatique Industrielle - INSA Toulouse - 1999 Licence professionnelle STER (Sciences et Technologies des Energies Renouvelables) - IUT Tarbes - 2004.

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