J’ai rarement posté des infos sur le génocide du peuple arabe non juif en Palestine. Chacun peut aller s’informer sur les sites francophones suivants (liste non exhaustive) :
– https://x.com/SabEwaida : Sabrina Ewaida, l’épouse de Abdal Karim Ewaida, embassadeur de l’état de Palestine en Côte d’Ivoire
– https://x.com/CharliesIngalls
– https://x.com/medzfight
– https://assawra.blogspot.com : Assawra – الثورة (La Révolution) Site du Mouvement Démocratique Arabe
– https://x.com/InvestigAction : Michel Collon et d’autres en Belgique
– https://x.com/FabianAllanic : Fabian Naceri
Aujourd’hui, j’ai quand même décidé de relayer par mail cette enquête de Younis Tirawi – reporter palestinien en sécurité et politique – sur l’unité « Refaim » (signifie « les fantômes » en hébreu) du bataillon aéroporté 202 de l’armée régulière israélienne opérant à Gaza. Ce sont des snipers dont le nombre et la provenance sont : 3 US (NY, Virgnia & Illinois) 2 France (Paris & Lyon) 1 Belgium (Brussel) 1 Germany (Munich) 1 South African (Johannesburg) 1 Italy 1 Ethiopia 1 Azerbaijan (Baku).
C’est en Anglais, vidéo de 38 minutes (incluant des images de guerre impliquant des jeunes gens).
https://x.com/ytirawi/status/1842243035809403286
Pourquoi j’ai pris la peine de relayer ceci ? Parce qu’à un moment donné, le sergent de Tsahal Daniel RAAB, 24 ans, originaire de l’Illinois (USA) est interviewé et on lui demande de s’exprimer sur le choix de ses cibles. Et il dit ceci :
« Gaza c’est comme Sodome. Et ceux qui vivent là sont comme les Amalek. Si vous lisez [la Bible], ce sont réellement les Amaleks de notre temps. Il y a des Amaleks dans toutes les générations. Et cette population est réellement Amalek.«
Je n’ai aucune formation en judaïsme. J’ai été au catéchisme étant enfant et j’ai passé ma communion solennelle dans l’église catholique. Mais j’ai lu un livre d’histoire dans lequel cette notion d’Amalek apparaît et c’est pour cela que j’ai pris la décision d’écrire ces quelques lignes.
Il s’agit du deuxième livre d’Immanuel Velikovsky « Le désordre des siècles – de l’exode à Akhénaton : une nouvelle chronologie« , éditions Le Jardins des Livres 2005. Dans cet ouvrage remarquable écrit dans les années 1930-1940, il a compilé et croisé les trois familles d’écritures – arabe, juive et égyptienne – pour reconstruire une seule et même histoire cohérente de la région Égypte – péninsule arabique – Palestine – Syrie – Chypre.
Voici un extrait.
——- début de la citation (page 108 et suivantes) :
Bien que les Israélites n’aient jamais oublié leurs souffrances en Égypte, ils ne haïrent pas les Égyptiens ni aucun autre peuple de l’Antiquité ; seuls les Amalécites devinrent le symbole du mal et l’objet de leur haine (Deutéronome 25:17-19) :
« Rappelle-toi ce que t’as fait Amalek quand vous étiez en chemin à votre sortie d’Égypte ;
Il vint à ta rencontre sur le chemin, et, par derrière, il attaqua les éclopés, quand tu étais las et exténué, il ne ressentit pas la crainte de Dieu.
Lorsque le Seigneur, ton Dieu, t’aura établi à l’abri de tous tes ennemis alentour… Tu effaceras le souvenir d’Amalek de dessous les cieux. N’oublie pas !«
La litérature antique raconta maintes fois l’histoire de ce peuple qui fût d’une extrême cruauté ; comment ils en vinrent à « sucer le sang » des malheureux dans le désert ; avec quelle couardise, ils attaquaient par traîtrises, combien ignobles, vils et impitoyables, ils étaient. Ils mutilaient les blessés, ils blasphémaient en lançant vers le ciel les membres amputés et ils raillaient le Seigneur. Une légende exprime de façon symbolique le ressentiment de la nation israélite :
« Aussi longtemps qu’existera la semence d’Amalek, Dieu se voilera la face ; il ne redeviendra visible que lorsque la semence d’Amalek aura été exterminée.«
Selon une autre tradition : « Dieu ordonna à Moïse de faire pression sur les Juifs afin qu’ils ne refoulent aucun païen désirant se convertir mais que jamais, ils n’acceptent un Amalécite comme prosélyte« . À cause de ses péchés, Amalek sera « le premier à descendre en enfer. Dieu lui-même déclara la guerre à Amalek« .
Les Hyksos engendrèrent une haine équivalente chez les Égyptiens ; leur monstrueuse barbarie et leur débauche se gravèrent dans la mémoire du peuple. Ils bafouaient et brûlaient les rouleaux de papyrus et les objets d’art ; dans leurs camps, ils torturaient leurs prisonniers, brisaient les crânes, écrasaient les dents, arrachaient les yeux et tranchaient les membres. Ils n’avaient foi qu’en leur force supérieure et en usaient dans leurs camps contre les victimes sans défense. Les auteurs arabes eux-mêmes rapportèrent combien les Amalécites furent imprudents et pervers dans leurs relations aux mondes profanes et sacrés, tant à La Mecque qu’en Égypte. Eux aussi proclamèrent que le Seigneur les avaient chassés de La Mecque à cause de leur iniquité.
Ce fut le destin de Saül de combattre pour la libération d’Israël et de l’Égypte. Les Israélites éprouvèrent donc un grand sentiment d’injustice en voyant que l’Égypte avait oublié ce qu’ils avaient accompli en sa faveur au point de les désigner par « on » et « ils » dans son histoire ; ils ressentirent une immense déception en constatant que ces mêmes historiens égyptiens les avaient les avaient identifiés aux bandits qu’ils avaient eux-mêmes chassés d’Auaris.
Selon Ahmose, les Hyksos, après la prise d’Auaris, se réfugièrent au sud de la Palestine, à Sharuhen. De nombreux siècles plus tard, Manéthon écrivit qu’en réalité, les Hyksos se replièrent en Palestine et construisirent Jérusalem.
[…]
La litérature grecque ne contient aucune référence aux Juifs avant que n’apparaisse l’histoire de Manéthon. Le fait d’identifier les Juifs aux descendants des Hyksos décupla la haine des conquérants-bergers, toujours vivace dans la mémoire de la postérité. La persécution des Juifs inaugurée par Manéthon, provoqua une litérature considérable. De nombreux écrivains racontèrent, répétèrent et enjolivèrent ses récits. Parmi eux se distingue Apion dont Flavius Josèphe fit l’éloge dans Contre Apion. Josèphe n’essaya pas de jeter un doute sur l’amalgame des Juifs et des Hyksos, bien au contraire : il l’approuva et le défendit de manière catégorique ; sa seule excuse fut qu’il souhaitait démontrer l’antiquité du peuple juif grâce aux histoires de Manéthon.
Au 1er siècle de notre ère, Josèphe joua un rôle tragique dans la guerre de Judée et de la Galilée, et la destruction de Jérusalem par Titus. Débutant comme officier à la tête d’une armée galiléenne, il termina sa vie en traître. Sa défense des Juifs, considérée comme un chef-d’oeuvre, fut souvent traduite et citée par les partisans du peuple juif. Mais le soutien de sa plume ne valait pas mieux que le soutien de son épée. La haine qui avait enflammée les peuples de l’Orient contre les Hyksos se retourna contre les Juifs. Mais la mémoire juive conserva une aversion toute aussi farouche contre les Amalécites au point qu’aujourd’hui encore, une mère juive effraye son enfant avec le seul mot « Amalécite« .
——- Fin de la citation du livre d’Immanuel Velikovski.
Velikovsky consacre un chapitre entier à démontrer que les Hyksos et les Amalécites (dont Amalek fut un des rois) sont un seul et même peuple, cruel, sans foi ni loi.
Au moment des grands cataclysmes climatiques (raz-de-marée, ouragans, tempêtes, séismes, etc. qui, selon Velikovsky ont été causé par un événement céleste : le passage de la comète Vénus proche de la Terre – c’est le sujet de son premier livre : « Mondes en collision »), les Israélites eurent l’occasion de fuir leur statut d’esclave des Égyptiens et se dirigèrent vers l’est. La litérature arabe cite également ces grands cataclysmes clilmatiques et raconte la fuite des Amalécites depuis les environs de La Mecque vers la Palestine et l’Égypte. Ces deux peuples en fuite se rencontrèrent donc au moment de l’exode, les Amalécites envahirent l’Égypte et le sud de la Palestine et leur domination dura 400 ans selon Velikovsky jusqu’à ce que le roi israélite Saül s’empare de la forteresse Auaris (probablement El-Arish aujourd’hui) et libère à la fois son peuple mais aussi celui d’Égypte.
Revenons à aujourd’hui.
Voici notre soldat de Tsahal qui compare les Palestiniens de Gaza à des « Amalek de notre temps ». Évidemment pour faire une chose pareille, abattre des gens avec un fusil à lunette de sang-froid, il faut avoir une foi absolue, totale, fanatique. Cette foi est aveugle : elle permet d’avancer, à court terme, vers la colonisation des territoires de Gaza, en tuant tout le monde. Mais où est-ce que cela mène ? Ce comportement n’est-il pas celui-là même des Amaleks dont tout le monde dans la région garde un très mauvais souvenir ?
Ayant reçu l’enseignement de Siddhartha Gautama, via l’association Vipassana, je ne peux que retranscrire son inspiration, mais avec mes mots à moi : au moment-même où ce soldat appuie sur la détente de son fusil pour tuer un autre humain, son mental descend dans les énergies, son âme se dégrade, ses souffrances augmentent, le revers de la médaille est immédiat : il n’y aura pas besoin de vengeance, la punition est instantanée. Il lui faudra des générations et des générations pour remonter dans les énergies et trouver un jour la lumière, l’éveil, le bien-être, l’apaisement, l’esprit clair.
Puisse les Israéliens et leurs adeptes sionistes réaliser à quel point il ont foi dans une mauvaise interprétation des textes : rien ne justifiera jamais l’extermination des Gazaouis, même par une histoire plusieurs fois millénaire.
Puisse ce soldat un jour marcher sur le chemin de l’éveil et être heureux.
Puisse ma critique de sa foi aveugle lui servir de support à cela.
Puissiez-vous vous aussi lecteur et lectrice, supporter et surmonter vos soufrances, être heureux d’habiter ce monde.
Fred Boutet